47 jours: accumuler, décaisser, et payer des impôts (le moins possible)

Note: j’ai repris une partie du contenu que j’avais déjà publié sur Chasseurs de Rabais, je l’ai simplifié et réécrit presque au complet.  

Dans ce billet, je veux parler de la fiscalité bien particulière à ces jeunes fous qui veulent quitter leur travail définitivement avant 45 ans, pour genre, vivre.

Planifier fiscalement, est, à mon avis, l’un des facteurs qui a le plus gros impact sur le moment où vous pourrez dire enfin : Bye bye, boss! Cette optimisation fiscale peut se traduire par des centaines de milliers de dollars économisés dans une vie! Parce que Revenu Québec et l’Agence du revenu du Canada vous attendent au détour. Je suis venu, j’ai perçu, je suis Revenu.

Étude de cas: Mr. Jack

(où je parlerai de moi à la troisième personne, comme un vieux retraité sénile, faut bien que je me pratique)

Voyons comment un portefeuille diversifié, avec des composantes REER, CELI et non enregistré, peut être optimisé pour atteindre un objectif de 0 $ d’impôt à la retraite (tout en minimisant l’impôt payé pendant l’accumulation). Tous les montants mentionnés sont en dollars de 2017, mais ils vont tous subir une augmentation proportionnelle due à l’inflation.

Mr. Jack a présentement 42 ans et prévoit prendre une retraite hâtive dans 47 jours. Il compte vivre avec un budget annuel de 22 000 $.

On peut séparer le cas de Jack en deux segments de sa vie de futur jeune retraité : le premier correspond à la période pendant laquelle il aura entre 42 et 65 ans.

Mr. Jack peut-il payer 0 $ en impôt pendant toute sa retraite? Voyons voir.

Segment 1 : 42 à 65 ans

D’abord, notons que, compte tenu de sa situation, Mr. Jack ne disposera pas de beaucoup de déductions fiscales. En effet, Mr. Jack n’est pas un aidant naturel propriétaire de taxi, ayant des enfants vivant en région éloignée, qui garde des aînés à son domicile dont les frais de santé ne sont pas dispensés en région où il fait de la recherche expérimentale dans le secteur minier (boring Ol’ Jack).

Considérons donc uniquement le montant personnel de base, et un peu plus pour les déductions liées aux frais de santé. On peut alors assumer que Mr. Jack peut gagner jusqu’à 12 000 $ en matière de revenus imposables par année lors du premier segment avant de payer des impôts. Avec des personnes à charge, ce montant pourrait être significativement plus élevé.

Voici un exemple de ce que pourrait être la situation financière de Mr. Jack (j’ai changé des chiffres pour faire joli).

Portefeuille d’investissement (excluant l’immobilier) : 650 000 $, soit:

REER : 300 000 $
CELI : 50 000 $
Comptes non enregistrés : 300 000 $ (avec 150,000$ de gains en capital non réalisés)

Mr. Jack ne reçoit à 42 ans aucun revenu imposable (pensions ou autres), excepté des revenus de dividendes, d’intérêts et de gains en capital dans ses comptes non enregistrés. On pourrait donc assumer que Jack n’a pas de précautions particulières à prendre pendant cette période et qu’il peut simplement décaisser de ses comptes non enregistrés pour retarder le retrait du CELI et des REER.

Pas nécessairement.

Ici, Mr. Jack pourrait avoir intérêt à chercher à atteindre le maximum de revenus qui permet de de pas payer d’impôts pour se débarasser d’une partie de son passif fiscal, car sinon Mr. Jack pourrait un jour devoir payer de l’impôt sur ces montants!

Supposons que ses revenus d’intérêts et de dividendes dans ses comptes non enregistrés atteignent 5000 $ et qu’il lui reste un potentiel de 7000 $ de marge de manoeuvre avant de commencer à payer des impôts, il serait bête que Jack pige 25 000 $ dans ses économies provenant de comptes non enregistrés, ou pire, de ses CELI!

Pour optimiser, il a ici deux choix : il peut vendre des actions ayant des gains en capital non réalisés ou retirer de l’argent de ses REER.

Quoi? Retirer de ses REER à 42 ans! Scandale! Mais tous les conseillers financiers ne disent-ils pas de retarder le plus longtemps possible les retraits des REER? N’oublions pas que les conseillers financiers pensent en fonction de leur clientèle cible : des gens qui voudront 50 000 $ par an et plus à leur retraite, et non en fonction de Mr. Jack, qui a choisi une vie plus frugale et donc, des revenus de retraite possiblement beaucoup moins élevés que ses revenus lorsqu’il était employé.

Dans cette situation, il n’y a rien de mal à retirer des REER, au contraire : non seulement Mr. Jack peut-il retirer 7000 $ sans payer une cenne d’impôt, mais aussi cela lui évitera-t-il d’en payer à 71 ans, quand Jack sera obligé par la loi de retirer un certain % de ses REER! L’autre option est de vendre des actions pour engendrer un gain en capital qui lui fera atteindre son maximum de 12 000 $ de revenus imposables. Étant donné que les gains en capital sont imposés sur 50 % du gain, il peut donc réaliser un gain en capital de 14 000 $ (rappelons qu’il avait déjà des revenus de 5000 $). Supposons que Mr. Jack a des actions d’une valeur de 22 000 $, sur lesquelles il y a un gain en capital de 14 000 $ (donc 7 000$ imposables).

Il pourrait donc utiliser les 5000 $ de dividendes et intérêts reçus dans l’année provenant des comptes non enregistrés, utiliser 17,000$ du 22,000$ de la vente des actions et mettre la balance dans son CELI, et il paierait cette année-là 0 $ d’impôt, tout en se débarrassant d’un passif fiscal, car il a maximisé le 12 000 $ de revenus qu’il pouvait recevoir sans payer d’impôt.

Segment 2 : après 65 ans

Situation financière hypothétique à ce moment:

Portfolio financier (excluant l’immobilier) : 500 000 $, répartis ainsi :
REER : 150 000$
CELI : 350 000$ (Mr Jack a cotisé au fur et à mesure en transférant son portefeuille non enregistré dans le CELI)
Comptes non enregistrés : 0$

Les choses se corsent, car Jack commence à recevoir des revenus du RRQ et la pension de Sécurité de la vieillesse. Il prévoit qu’il recevra alors environ 11 000 $. De plus, Jack ne reçoit plus de dividendes ni d’intérêts dans ses comptes non enregistrés. En effet, pendant les 23 années qui se sont écoulées, les droits de cotisation au CELI de Jack ont augmenté de plus de 100 000 $ : il y a transféré peu à peu ce qui générait des revenus. Comme il n’a jamais rien retiré de son CELI, celui-ci a également profité de 23 ans de rendements composés non imposables!

Bonne nouvelle, cependant : un nouveau crédit d’impôt s’ajoute, le montant en raison de l’âge! Jack pourra donc avoir un revenu supplémentaire de 6 800 $ sans payer d’impôt! Récapitulons : Jack recevra des revenus de 11 000 $ sur les 22 000 $ dont il a besoin. Il lui faut donc piger 11 000 $ dans ses économies. De plus, pour ne pas payer d’impôts, il a droit à environ 19 000 $ de revenus imposables,  ce qui lui laisse une marge de manoeuvre de 8000 $. Comme lors de la phase 1, Jack peut alors retirer 8000$ des REER (pour atteindre le maximum auquel il a droit sans payer d’impôts), et prendre le reste dans ses CELI.

À l’âge de 71 ans, Jack doit obligatoirement convertir son REER en FERR (c’est un peu comme un REER, mais avec d’autres lettres). La loi l’oblige également à retirer un certain montant de son FERR à chaque année. Ce montant est un % du montant de son FEER.

Et c’est là qu’on comprend pourquoi c’était mauditement une bonne idée que de retirer une partie de ses REER à 42 ans dans le cadre d’une retraite anticipée, contrairement à l’idée répandue. En effet, à 71 ans, Jack doit retirer 5.28 % de son FERR. Pour éviter de payer des impôts, il faut retirer moins de 8 000 $, ce qui signifie que Jack ne doit avoir guère plus de 150 000 $ restant dans ses FERR/REER.

Si Jack posséde un montant plus élevé dans son FERR, il devra alors retirer un montant qui lui fera dépasser le seuil où il paie des impôts.

* à noter qu’étant donné la situation conjugale de Mr. Jack, il n’a pas prévu être éligible au Supplément de Revenu Garanti, auquel cas des ajustements pourraient être préférables afin d’en tirer le montant maximal.

18 réflexions sur « 47 jours: accumuler, décaisser, et payer des impôts (le moins possible) »

  1. Et Jack ne tient pas compte de l’inflation non plus… 🙂 Mais je comprends où tu t’en vas.

    J’ai optimisé mon plan et gagné un peu d’avance en analysant l’impact fiscal moi aussi.

    Notamment, avec deux enfants, vaut mieux garder mon revenu imposable bas… cela me donnera droit à davantage d’allocations familiales, ce qui me permettra de faire plusieurs choses, telles que de maximiser leurs REEE et payer pour une bonne partie des dépenses liées aux enfants. Selon mes calculs et en fonction du gouv et budget federal actuel (on sait que ça peut changer n’importe quand), je pourrais recevoir environ 10000$ en allocations familiales non imposables… de quoi mettre 5000$ dans leur REEE et leur payer 90% de l’école privée si toutefois je décide de les envoyer là.

    Ce que les plFin. Disent à propos du décaissement des REER est vrai… dans leur exemple parfait où Jack gagne 50k par an et désire prendre sa retraite à 65 ans et n’a pas de fonds de pension. Mais comme tu le dis, dès qu’on change un chiffre… tout s’effondre.

    J’ai justement rencontré un pl Fin la semaine dernière (déception totale je dois en trouver un meilleur…) et elle ne comprenait pas pourquoi j’avais une fixation à solder mon hypothèque… je lui ai dit c’est simple, je ne veux pas prendre ma retraite avec une dette hypothécaire… T’aurais du lui voir la face lol le gars a 35 ans, il lui reste 3 ans de paiement hyp… 1+1 n’égallait pas 2 dans sa tête. Là je lui dit.. je veux prendre ma retraite avant 45 ans. Face de babouin surpris…

    Et là je lui dis « même si je ne voulais pas prendre une retraite tôt, je paierais quand même mon hyp au plus sacrant! »

    Elle me dit « mais les taux sont super bas, où est l’intérêt? »

    Ehhh cocotte.. quand t’as disons 200k de solde hyp et un taux à 2%, tu devrais en profiter pour clencher.. parce que quand ça va remonter à 5%, tu vas te rendre compte qu’une hyp résidentielle est un levier financier … CONTRE toi! Ton paiement passe littéralement de 847$ à 1161$. Ton augmentation de 3% résulte en une augmentation de 37% de ton paiement… 314$ de plus par mois de ton argent net. Là elle ne comprenait plus rien… Je lui dit, c’est pas cher là mais peux tu me garantir que ça sera pas cher dans 10 ans? 15 ans? 20 ans? J’aime avoir du contrôle sur ce que je peux contrôler. Une hyp résidentielle n’est pas un investissement. Je ne peux pas déduire les frais d’intérêts et le marché suit essentiellement l’inflation sur le long terme.

    Si c’était sur un immeuble locatif je ferais tout le contraire…

    Elle ne connaissait rien des options de fin d’emploi avec un fonds à prestations déterminées en plus… bref on ne parlait pas le même language. Parfois j’ai envie d’aller faire pl fin et des cours en fiscalité… il y a un créneau là! Comment atteindre la retraite à 45 ans.

    Le comptable m’a aussi traité carrément d’épais parce que je prenais des REER et que j’ai un fonds de pension… sans me demander à quel âge je voulais prendre ma retraite… Là je lui ai dit, écoute, je veux prendre ma retraite à 42 ans… 45 ans au max. T’aurais du voir sa face déconfite…

    Je suis mal entouré. Au lieu de me conseiller, ils me jugent. Ils me déblattèrent leurs conseils sans s’enquérir de mes objectifs… désolant. Et ça se dit professionnels.

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  2. Ouais, je ne consulte plus de planificateurs depuis longtemps. Je fais tout pour leur parler le moins possible 🙂 Le dernier qu’on a consulté, (en fait c’est Mlle Jennie, je n’étais pas là) et son « conseiller » (c’est à dire, le dude de la banque qui essaie de lui vendre des trucs) lui avait dit: pourquoi vous transférez votre argent chez Tangerine? Pour profiter des taux plus élevés que les vôtres et des fonds mutuels avec frais de gestion moins élevés. « Mais ça sert à rien, l’impôt vient vous chercher la moitié de toute façon ».

    Pour l’inflation dans mes scénarios, ça ne change pas grand chose car même si j’ai utilisé les montants en $ de 2017, tous les montants mentionnés (RRQ, Pension de Vieillesse, crédits d’impôts, mon budget, etc) devraient être indexés selon l’inflation (du moins c’est le meilleur estimé qu’on puisse faire de leur valeur future), donc RRQ et Pension au lieu d’être 11,000$ sur 22,000$ de budget, ça sera peut-être 20,000$ sur 40,000$ dans 23 ans, par exemple. Je vais apporter un changement à mon article pour clarifier ce point 🙂

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  3. Ahahah! Excellent planificateur financier!

    Ça me fait penser à la nouelle annonce radio de Angela Hiermieri, planificatrice financière… elle parle de diversification et dit que la diversification ce n’est pas de mettre ses placements à différents endroits mais plutôt de les regrouper sous le même toit dans des produits différents.

    Yeah! Ça c’est du conseil élaboré! 😉

    N’empêche qu’il y a des trucs pour lesquels j’ai vraiment de la difficulté à avoir des réponses tel que mes options de fin d’emploi avec mon régime à prestations déterminées… Je pense que mon fonds de pension devra être converti en REER immobilisé car il est constitué sous régime fédéral de 1985. Ça je suis pas mal certain. Mais ce que je n’arrive pas à confirmer c’est si je peux convertir mon REER immobilisé en FRV à 42 ans afin d’en tirer des revenus immédiats… mon employeur ne veut pas me dire combien vaut ma valeur de rachat et le gestionnaire de mon fonds de pension ne sait pas quelles seront mes options de fin d’emploi… on me dit toutes sortes de choses différentes…

    C’est assez déroutant. Je vais bientôt être en congé de paternité et je vais prendre une ou deux journées pour insister fortement… ça peut jouer bcp sur ma date de retraite…

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    1. J’ai laissé mon régime à prestation déterminé là où il est et calculé sa valeur (un maigre 10,000$ correspondant à 3 ans de cotisations) dans mon actif. Je pourrais avoir une minuscule rente plus tard ou éventuellement le transférer. Plus compliqué pour moi étant donné que tu vises vivre du revenu. Ceci dit, à ma connaissance, l’administrateur est obligé de te permettre le transfert (FRV, CRI ou même REER). C’est également étrange qu’il ne puisse te dire la valeur actuelle (par contre, je crois que c’est le gestionnaire de fonds et non l’employeur à qui il faut parler). Dans mon cas j’avais contacté REGOP l’an dernier pour obtenir un relevé complet incluant mes estimés de rente et la valeur de rachat et ils m’ont envoyé le tout par la poste. Bonne chance avec cette démarche, ça pourrait effectivement faire une grosse différence!

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      1. Mr Jack,
        Effectivement c’est le gestionnaire du fond qu’il faut contacter. Je sais combien j’ai acquis en rente future si je prenais ma retraite à 65 ans… en date de 2015… je vais bientot savoir en date de 2016. Ils nous envoient le tout à la mi-année. Mais, ils ne veulent pas me dire quelle serait ma valeur de rachat présente si je quittais. Mon employeur le faisait avant mais l’interdit maintenant. Il semble que les coûts étaient trop élevés pour le fonds. Quant aux questions relatives aux dispositions des fonds, j’ai des réponses vagues dans le prospectus du fond… voilà pourquoi je pense que ça sera transformé en REER immobilisé en grande partie. Une partie me sera versée en cash imposable dans cette année fiscale et s’il me reste de la place dans mon REER je pourrai en virer là. Pour sauver de l’impôt. Mais j’aimerais quelque chose de plus précis…

        Et un REER immobilisé c’est pas comme un CRI québécois… c’est bcp moins flexible. Alors moi ce que je veux savoir c’est puis-je le transformer en FRV à 40 ans et en tirer des revenus immédiats selon les barêmes du FRV ou dois-je attendre 55 ans…

        J’ai appelé chez mon gestionnaire de pension et le gars ne savait pas… il tournait en rond et me disait n’importe quoi en espérant que je raccroche… ce que j’ai fini par faire.

        J’ai appelé au fédéral et ils m’ont référé à mon institution financière. J’ai donc appelé mon broker et il se mélangeait entre le CRI, le REER auto-géré etc…

        Bref… personne ne semble tenter ou envisager de tenter transformer un REER immobilisé en FRV à 40 ans…

        En faisant pas mal de recherches Google j’ai trouvé un tableau sur Cansiim qui semble laisser entendre que c’est possible puisque le tableau part à 40 ans mais je me demande si c’est juste en cas d’invalidité, maladie grave etc… soit les exemptions courantes permettant de débloquer ses fonds bloqués.

        C’est quand même frustrant. Je mets 10000$ par année de ma paye là-dedans. Mon employeur est supposé en faire autant et je ne peux pas savoir ce que ça vaut ni avoir aucun contrôle sur ce cash…

        Et avec les récentes réformes des fonds de pension on s’est littéralement fait voler du cash à fond! Les gens pensent que ce cash là est un don mais ça me coûte 10% de ma paye brute chaque année et ça m’empute mes droits de cotisation REER (bcp plus flexible le reer tu peux l’encaisser quand tu veux)… je gagne plus de 100k donc en gros je mets 10k par an… calcule ça comme tu veux mais 10k par an à 7% composé pendant 30 ans c’est 1 million. Je la finance en sale ma rente future de retraite. Si les caisses n’ont pas le rendement escompté c’est parce que bien des gestionnaires de fonds ont cessé de faire des cotisations pendant les bonnes années et plusieurs se sont servis des surplus pour payer les salaires des employés et ça c’est sans compter les mauvais placements faits par les gestionnaires de fonds entre autres dans le scandale du papier commercial.

        Perso… vu mes objectifs, je serais mieux avec un fonds à cotisations déterminées ou mieux encore, verse moi ça comptant je vais m’arranger avec…

        Mais on préfère infantiliser les gens et les forcer à épargner pour ne pas qu’ils soient une charge pour l’état providence plus tard… au lieu d’investir dans l’instruction et de leir dire arrange toi avec tes troubles si t’as préféré être la cigale au lieu d’être la fourmi!

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  4. Moi aussi je préfère de loin gérer moi-même, savoir exactement où j’en suis et prendre mes propres décisions. En général. Je dirais que j’apprécie quand même le RRQ (qui est le contraire de ce que je viens de dire) pour la sécurité et le côté garanti que je n’ai pas autrement.

    D’ailleurs, c’est quand même une question à te poser avant de faire un transfert. Si tu laisses l’argent là, ça te ferait probablement une belle rente à 55 ans, et garantie, déterminée et indexée. Ça a une belle valeur. Tu pourrais voir ta retraite anticipée en deux étapes: la première qui consiste à vivre jusqu’à ce que cette pension, RRQ et autres embarquent et l’autre partie où tu serais protégé, peu importe combien d’années tu vis et les aléas du marché boursier. Par contre, je comprends que c’est un peu incompatible avec ton objectif de ne pas toucher à ton capital et de vivre des revenus de dividendes. Peut-être que l’idée mérite d’être méditée un peu quand même 🙂

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  5. Merci pour cet article!

    Je me pose les mêmes questions actuellement. Je ne suis vraiment pas un expert en fiscalité, mais je trouve que ta stratégie a beaucoup de sens (surtout au niveau des REER).

    J’aimerais bien discuter avec ce Jack un jour…

    Allez, bonne suite!

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  6. Salut Mr. Jack, merci pour cet article sur les impacts fiscaux du décaissement.

    Blogueur masqué: une question pour toi. Au lieu de te dépêcher à rembourser ton hypothèque à 2%, tu ne voudrais pas mettre cet argent-là ailleurs où il rapportera 4-5% puis le jour où le taux d’intérêt de ton hypothèque dépasse celui de tes placements, tu passes en mode « remboursement » en y allant avec le maximum autorisé sur ton prêt, par exemple, rembourser 25% du prêt chaque année pendant 4 ans et augmenter tes versements mensuels du maximum autorisé par ton prêteur? De mon côté, c’est ma stratégie. Puisqu’on est jeune, on n’a pas de temps à perdre à « placer » notre argent à 2% dans un remboursement d’hypothèque. Bien sûr il faut comparer des pommes avec des pommes. Un taux d’intérêt de 2% sur une hypothèque n’est pas comme un rendement de 2% sur des placements. Le 1000$ remboursé sur l’hypothèque permet d’économiser 20$/an alors que le 1000$ placé à 2,3,4% est sujet à l’impôts sur le revenu. Mon but est d’augmenter le plus rapidement possible la valeur totale du patrimoine… pas d’éliminer les dettes à tout prix dès le départ.

    Au sujet d’être incompris, je te comprends (sans jeu de mot). Les banquiers ne nous prennent pas au sérieux quand on leur parle de nos plans de liberté-42 ou liberté-45. Ça sort des standards, ils sont obligés de calculer et de réfléchir, ils sont jaloux et ils paniquent. C’est pour ça qu’il existe des blogues pour se rassurer entre nous… et éviter de pêter la bulle des banquiers qui croient s’y connaître. 🙂 Merci pour vos blogs les boyz/girlz !

    Avec les banquiers comme les autres experts, il n’y a plus d’objectivité dans ce bas monde. On demande au dentiste son opinion sur notre bouche. On demande au garagiste ses conseils sur notre voiture. On demande au gars d’entretien ce qu’on acheter comme plan d’entretien… Bref, tous les experts ont un cossin/service à nous vendre.
    😦

    J’en reviens au fiscal. Il y a quelques années j’ai commencé à jouer avec les chiffres pour voir de combien j’avais de besoin pour tout lâcher. J’ai réalisé avec Excel (on adore tous Excel non?) qu’il valait mieux accumuler l’argent pour rembourser ma part de l’hypothèque (100k$) plutôt que d’accumuler le capital pour générer assez de dividendes pour payer le versement de 500$/mois (6000$/an) sur cette même hypothèque. En effet, de cette façon j’ai besoin d’accumuler 100k$ pour rembourser l’hypothèque plutôt que 25x6k$=150k$ de capital pour générer 6000$/an de dividendes. J’arrive plus rapidement mon « chiffre de la liberté ».

    Puis j’ai aussi réalisé qu’en diminuant ainsi mes revenus de dividende de 6k$/an je diminuerais mon taux d’imposition. Alors j’ai eu l’appétit d’appliquer la même logique à plusieurs dépenses de mon « budget de retraite ». Pourquoi ne pas rembourser la partie de l’hypothèque de ma conjointe en prenant la place de sa banque? Je rembourserais l’hypothèque de ma conjointe, elle aussi de 100k$, et en échange je deviendrais son prêteur et elle me « verserait » (en cash ou simplement en prenant davantage de dépenses familiales) ses 6000$/an qu’elle verserait à une banque de toute manière. Ainsi l’argent reste dans la famille et on a un « papa à la maison » plus rapidement. Voilà que je diminue encore mon « revenu de dividende nécessaire » d’un autre 6k$/an. (pour les 25-30 prochaines années seulement, par contre)

    Puis je continue l’exercice et je réalise qu’il m’est plus avantageux d’accumuler le montant nécessaire au paiement des frais de garderie de mes deux enfants plutôt que d’accumuler le capital qui permettra de générer l’équivalent en dividendes pour les années restantes de garderie. Les laisser-passer d’autobus de 12 à 22 ans pour chacun des enfants? Encore là, mieux vaut accumuler le montant que de vouloir générer le revenu passif par des dividendes. Bref, toutes les dépenses relatives aux enfants, puisqu’elles sont limitées dans le temps, ont avantage à être accumulées en sécurité plutôt que capitalisées.

    Avec tout ça, j’arriverais à conserver le même niveau de vie en faisant passer mon revenu imposable de retraite de 22,000$/an à 7,600$/an! Loin sous la barre des impôts… ce qui ferait tomber une manne d’argent des gouvernements pour notre famille « pauvre ». Crédit TPS, crédit solidarité, crédit extra de chacun des 2 gouvernements à l’intérieur de nos REEE, montant fédéral pour les enfants, montant provincial pour les enfants.

    Puis là je vire fou avec tout ça et je pousse trop loin en me disant: « j’achète des panneaux solaires pour ne plus payer d’électricité à l’aide d’un revenu imposable, j’achète une vache pour ne plus avoir à acheter de lait avec un revenu imposable., j’achète une poule pour réduire encore plus mes revenus imposables de retraite grâce aux oeufs…. (j’ai rien fait de tout ça quand même, je blague mais vous voyez la logique).

    Un peu plus sérieusement, le gouvernement taxe les gros revenus, pas les gros riches. Tu peux habiter dans un château avec ta collection de voitures sports et avoir un million de dollars dans ton compte en banque. Si tu n’as pas de revenu, tu ne paies pas d’impôt. Mieux encore: le gouvernement enverra des chèques à ta « pauvre » famille dans son château. Faudra juste payer les immatriculations des Porsches et les taxes municipales sur le château…

    Fiscalement vôtre!

    Ned

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    1. Dans ton calcul de dividendes vs hypothèque, as-tu calculé la part de l’augmentation des dividendes et l’inflation? Les dividendes normalement vont grimper de 5% par an historiquement en moyenne, alors que ton hypothèque « stagne » malgré l’inflation. En d’autres mots, ton investissement en dividendes progresse, alors qu’en ne faisant rien et en gardant ton hypothèque, tes coûts baissent en coûts réels. Je me fais ici l’avocat du diable car je suis quand même d’accord avec le principe 😉 Pour ce qui est des revenus de retraite non imposables, comme tu as pu le constater dans cet article, l’impôt n’est pas vraiment un problème pour d’aussi bas revenus (même à 22k), étant donné les avantage de l’imposition des dividendes et gains en capital. Par contre, tout ce que tu dis est valide sur la notion des revenus « post-impôts » et c’est particulièrement important d’en tenir compte quand on « investit » dans des choses qui ne rapportent pas de l’argent directement (exemple: j’investis dans un potager 300$ qui va me rapporter 200$ en économies d’épiceries par an, un rendement négatif la première année. Faux. Quand tu travailles à 40% d’impôts marginal, c’est 333$ d’économies réelles, donc le rendement est positif.

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  7. Bonjour Mr. Jack,

    Votre article est intéressant car je dois planifier dès maintenant la façon de décaissé mes épargnes; et comme vous, j’essai d’administré mes finances moi-même . J’ai 55 ans et ai pris ma retraite en Thailande récemment, le coût de la vie ici est relativement très bas comparé au Canada, par contre je reste citoyen Canadien. J’ai $600K en REER et 60K en CELI de disponible. Ayant travaillé au Québec pendant ma vie active, j’aurai droit à environ $600 RRQ à 60 ans et $500 en PSV à 65 ans. Mon budget annuel est environ $24K . Je ne prévois plus travaillé, donc aucun revenu d’emploi de prévu en 2018 et futur.

    Mon plan est de retiré $12K dans mon REER et $12K dans mon CELI annuellement pendant les 5 prochaines années. Si j’ai bien compris, le taux d’imposition effectif est nul pour un revenu moindre que $12K. Donc en théorie pas d’impôt à payer sur le retrait de $12K du REER. Le hic est le texte suivant lors de mes recherche sur le sujet: « les institutions financières doivent effectuer une retenue à la source lorsqu’un client effectue un retrait de son compte REER. Pour un résident du Québec, le montant retenu peut équivaloir à :

    • une retenue fiscale de 21 % pour un retrait égal ou inférieur à 5000;
    • une retenue fiscale de 26 % pour les retraits de 5000 $ à 15 000 $;
    • une retenue fiscale de 31 % pour les retraits supérieurs à 15 000 $.  »

    Si 26% de retenue s’applique pour un retrait de $12K du REER, je ne trouve pas ça très « fair play »…

    Qu’en pensez-vous ?

    Merci.

    DasDune.

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    1. Bonjour DasDune,
      mes félicitations pour la retraite à 55 ans… et surtout au chaud en Thailande. La première idée qui me vient en tête est de retirer un peu plus de votre CELI (26% x 12,000$) pour combler la retenue de votre institution. Puis en faisant votre déclaration de revenu, récupérer cette retenue et la déposer à votre CELI. Dans ce cas, afin de récupérer la retenue le plus rapidement possible, je ferais le décaissement annuel de mon REER en décembre chaque année afin de récupérer rapidement dès le mois de mars suivant ma retenue. La deuxième chose qui me vient en tête c’est de convertir votre REER en FEER… mais je n’y connais rien, je vous laisse faire les recherches et nous éclairer par la suite. J’ai cependant trouvé certaines informations ci-bas. Je crois comprendre que si vous retirez exactement le montant minimum obligatoire, il n’y a pas de retenue.

      Voici mes trouvailles sur le web:

      « Vous devez d’abord détenir un REER pour le convertir en option de revenu de retraite comme le FERR, au plus tard le 31 décembre de l’année de votre 71e anniversaire. Vous avez la possibilité de convertir votre REER en FERR à n’importe quel moment avant cette date. »
      ref.:http://www.rbcbanqueroyale.com/ferr/what-is-a-rrif.html

      « Tous les retraits que vous effectuez d’un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) ou d’un fonds de revenu viager (FRV) sont imposables et viennent s’ajouter à votre revenu annuel. Dans les 2 cas, la loi établit le montant du retrait minimal que vous devez effectuer. Si le montant retiré s’avère supérieur à ce minimum, des impôts se trouvent obligatoirement retenus à la source par l’institution financière sur la somme en surplus. »
      ref.:https://www.desjardins.com/coopmoi/plans-action-conseils/epargne-placements/retraite-fiscalite-ferr-frv/index.jsp

      « Tout retrait d’un montant excédant le seuil minimum est assujetti à une retenue fiscale. Lorsque vous retirez votre montant minimum, vous n’êtes pas visé par une retenue fiscale. »
      ref.:https://www.retraitesfederaux.ca/fr-CA/My-Money/Retirement-Planning/What-You-Need-to-Know-about-RRSPs-and-RRIFs

      Calcul du retrait minimum d’un FEER avant l’âge de 71 ans:
      « Calculé selon la formule 1/(90 – âge). Par exemple, à 65 ans : 1/(90 – 65) = 4,00 % »
      ref.:https://www.gerezmieuxvotreargent.ca/planifier-et-gerer/retraite/fonds-enregistres-de-revenu-de-retraite/retirer-de-largent-de-votre-fonds-enregistre-de-revenu-de-retraite/

      Donc dans votre cas, je crois : 1/(90-55) = 2,857%. Donc 17,142$ si votre FEER est de 600,000$.

      ***ATTENTION: Je ne possède ni les compétences ni le droit de formuler des conseils en matière de finance personnelle. Ces informations sont données à titre d’opinion personnelle seulement. Je vous suggère de faire vos propres recherches et de confirmer votre stratégie avec un spécialiste qui a à la fois les compétences et les permis requis pour prodiguer des conseils.***

      Dans tous les cas, quoi que vous trouviez, il serait apprécié si vous les partagiez ici avec la communauté.

      Ned

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    2. DasDune,

      Ned a fourni une réponse étoffée avec plusieurs éléments de réponse.

      Effectivement vous auriez peut-être intérêt à convertir en FEER, mais c’est à voir. Car dès que vous commencez un FEER, vous avez des retraits minimaux (environ 3% du REER dans votre cas) à effectuer, un taux de retrait qui augmente à chaque année (voir https://www.cqff.com/boitier_fiscal/boitier_fiscal_fiche_1.pdf)

      D’autre part, si vous décidez de garder le compte sous format de REER pour éviter les retraits minimaux, la stratégie de Ned est bonne (retirer en décembre pour récupérer la retenue lors de la déclaration de revenus).

      Par contre, je ne suis pas certain personnellement que je retirerais autant du CELI, car se faisant, vous risquez de devoir retirer plus d’argent de vos REER plus tard et avoir un taux effectif d’imposition plus élevé. Le FEER devient obligatoire je crois à 71 ans, auquel cas vous devrez retirer 5.28% et le taux ira en croissant. Or, à ce moment, vous recevrez le RRQ et la Pension de la Sécurité, en plus de devoir retirer 5.28% d’un FEER qui sera peut-être rendu à 700,000$, vous obligeant à retirer 35,000$ et plus, vos revenus imposables risquent alors de dépasser les 45,000$.

      Dans un tel cas, il vaut peut-être mieux retirer un peu plus des REER que 12,000$, car votre taux d’imposition sera quand même très faible, et conserver vos CELI pour plus tard, lorsque vous aurez d’autres revenus imposables.

      Comme dit Ned, il peut valoir la peine de consulter un expert pour analyser votre situation lors de votre prochain passage au Canada, histoire d’y voir plus clair, ça vaut très certainement le montant qu’il va vous charger.

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  8. Il faut également considérer que les dividendes déterminés ne sont pas traités de la même façon que les revenus d’emploi ou les intérêts.

    Par exemple même au Québec, où les taux d’impositions sont loin d’être faibles, le taux marginal d’imposition pour les dividendes déterminés pour l’années 2018 est de seulement 4.26% jusqu’à un revenu de 43 055$.

    Cela me porte à croire qu’après le CELI, les actions canadiennes en compte non enregistré pourraient être à prioriser.

    Pour ce qui est des droits de cotisation REÉR, on les acquiert avec le revenu de travail mais peut les utiliser pour compenser des revenus de placement…

    Bien que rien de tout ce que j’exprime ne soit bien calculé et défini, il me semble y avoir une opportunité à maximiser les placements non-enregistrés pendant qu’on travaille, puis utiliser les droits de cotisation REÉR pour réduire l’impôt sur ces revenus de placement jusqu’à ce qu’on n’ait plus qu’eux.

    Cela permet également de réduire les gains en capital s’il y a des titres qu’on ne vend jamais et ne faisons que dépenser les dividendes.

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    1. En effet, les dividendes déterminés sont vraiment intéressants à (relativement) faible revenu. Je rêve d’un portefeuille composé uniquement de CELI et de titres canadiens à dividendes hors REER. Mais même si je suis maintenant retraité, c’est difficile de faire la transition étant donné les gains en capital cumulés hors comptes enregistrés, certains sont des 300-400% de gains.

      Pour les REER, de façon générale je crois que ce qui est optimal, c’est de cotiser quand on est au maximum des paliers d’imposition, dans sa carrière et ce, peu importe la provenance (travail ou revenus de placement) des revenus. En attendant d’atteindre son « peak », je crois que le mieux pendant l’accumulation est d’investir dans le CELI et hors comptes enregistrés dans des titres qui versent peu de dividendes (car les dividendes sont alors imposés), profitant ainsi de la composition des rendements sous forme de gain en capital dont la réalisation peut être remise dans le futur jusqu’à ce qu’on ait besoin des fonds (ou attendre d’être à un pallier d’imposition qui minimise l’impot à payer).

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