48 jours: le point tournant

Chez tous les gens ayant décidé d’obtenir leur indépendance financière à un jeune âge j’ai observé un point commun : un jour, il y a eu un déclic, un point tournant dans leurs vies. Beaucoup se dirigeaient vers un mur, soit financier, soit personnel. Et, soudain, ce moment charnière, cet Eurêka! Pour moi, c’est un toit qui m’est tombé sur la tête. 

C’était peut-être en 2001 ou 2002. Je faisais alors 60 km de trajet par jour pour habiter cette maison que j’avais acheté un peu trop jeune. Mais cette maison, je l’avais payée un prix ridicule: moins de 60,000$. Évidemment, ce n’était pas un château.

J’avais fait une série d’erreurs: achat avec le minimum de mise de fonds initiale, je venais d’acheter une voiture neuve. Je travaillais l’équivalent de 75% temps plein sur une base annuelle, mais j’étudiais aussi l’équivalent de deux sessions complètes par année et je devais payer différents frais, en plus d’avoir des revenus plutôt bas, ceux du bas de l’échelle d’un milieu syndiqué (que j’ai quitté depuis).

Mlle Jennie était encore plus pauvre, elle faisait des études supérieures à plein temps et travaillait peu. Mon REER était négatif (j’avais utilisé le RAP), aucune économie. Je devais 15,000$ à mes parents, argent emprunté pour délaisser mon emploi pendant une session le temps de terminer mes études. Mlle Jennie ne conduisant pas, notre horaire était un peu fou: on partait le matin à 6:15 et on revenait la plupart du temps passé 22:00, car l’un d’entre nous avait habituellement un cours le soir. J’étais la plupart du temps stressé.

Et puis, notre toit nous est tombé sur la tête.

Il y avait longtemps que j’avais remarqué des signes. J’étais en plein déni.

Les bruits de craquements, très forts? Pffft.

Des clous qui pètent? Toutes les maisons font ça.

L’espace entre le mur extérieur et les soffites, qui semble s’agrandir? Le fruit de mon imagination.

Et cette drôle de courbure, sur le toît? C’est une vieille maison, ça devait être déjà comme ça quand j’ai acheté. 

Un jour, il a fallu admettre la réalité: mon toit s’écroulait. Je vous épargne les détails, mais c’était un dossier compliqué. Estimation des coûts selon le plus bas soumissionnaire: 30,000$, pour démolir et reconstruire un toit tout neuf.

Bien sûr, je n’avais pas cette somme.

Pour moi, ce fut le moment charnière. C’est à ce moment que j’ai pris la décision de partir de cet endroit et de changer ma façon de vivre.

J’ai réglé avec l’ancien propriétaire à l’amiable pour 9000$. J’ai payé un architecte pour me trouver la solution la moins coûteuse qui serait adéquate et conforme.

J’ai recruté un membre de la famille et un homme à tout faire retraité payé au salaire minimum. J’ai magasiné chacun des matériaux nécessaires: des u-bolts, des câbles d’acier, des turn-buckles, des chandelles à huile pour lever le toit, des trusts, des 2×4, des pièces métalliques de toute sorte. J’ai choisi la meilleure qualité possible, du calibre commercial.

Au final, ça m’a coûté 6000$, incluant l’architecte, le salaire de l’homme à tout faire et un cadeau substantiel pour le membre de la famille qui m’avait donné un solide coup de main. Pour une fois, le vent commençait à tourner: j’avais fait un profit de 3000$ avec cette histoire!

Entre temps, j’avais loué la maison pour m’éloigner psychologiquement du stress que je subissais. Et je leur ai vendu la maison, au même prix que l’achat, fait cinq ans plus tôt. L’endroit était magnifique, il faut le dire. Le terrain gigantesque. Une rivière. Des dizaines de mille pieds carrés de boisé. Ils avaient vus nos travaux et la qualité des pièces choisies. On savait qu’ils étaient intéressés à acheter. On leur présentait chacun des choix que l’on faisait. Ils pouvaient téléphoner à l’architecte quand ils voulaient pour se rassurer sur nos choix et nos travaux. L’architecte est venu inspecter à la fin, a attesté de la conformité. On a conclu la vente.

On avait acheté un condo, entre temps. Avec, encore une fois, de l’argent emprunté à la famille. On a fait un profit de 3000$ avec l’histoire du toit. Avec le capital remboursé sur l’hypothèque, nous avons pu rembourser ce nouvel emprunt aux parents. Nous avions à nouveau fait une mise de fond minimale de 5% sur un condo du centre-ville. Nous étions désormais plus qu’à quelques kilomètres de nos lieux d’étude et de travail, moins de stress, beaucoup moins de frais de transport.

Puis, peu de temps après, en 2004, après avoir repris le contrôle de ma situation financière et commencé à accumuler de l’actif net, j’ai mis en place Le Plan. Celui qui se termine dans 48 jours.

Et vous, quel est votre point tournant? Y a-t-il eu un déclic ou avez-vous toujours eu un mode de vie frugale menant naturellement à un choix d’indépendance financière tôt dans votre vie?

10 réflexions sur « 48 jours: le point tournant »

  1. MrJack,
    Bizarrement, j’ai toujours su que je n’étais pas fait pour la rat race dès mon plus jeune âge… l’école déjà me tuait. Je m’y ennuyais à mourrir. J’avais déjà terminé l’exercice alors que le prof terminait la première phrase des notions à expliquer pour nous préparer à faire l’exercice. L’école c’est la rat race version édulcorée… 9 @ 5, ramener du boulot à la maison, être contraint de se plier à l’autorité du « patron » etc… j’ai tjrs détesté ce cadre et j’ai tjrs détesté l’école. En sortit a été une deliverance, l’un des plus beaux moments de ma vie. Je détestais l’université aussi… c’était comme un cd de musique… une ou deux bonnes tounes et ben du remplissage.

    J’ai essayé de devenir entrepreneur et je l’ai été à plusieurs reprises : journaux, tonte de gazon, pelleter des entrées, assurance vie, conseiller en épargne collective, assurance de dommage etc… j’ai eu un certain succès dans tout ça. D’ailleurs le meilleur travail que j’ai fait à vie, celui où j’étais le plus heureux, c’est camelot.

    Mais, tout me forçait vers la rat race (mes parents surtout qui me voyaient faire un doctorat parce que j’étais surdoué à l’école), ma conjointe durant ma vingtaine qui voulait qu’on achète une maison et je n’ai pas eu la force de caractère pour résister et devenir entrepreneur à succès. J’étais trop introverti peut-être aussi… performant, efficace, mais nul pour trouver des clients. Dans le systeme par contre (école, emploi) je performais mieux que la moyenne sans faire d’effort.

    Alors je suis entré dans la rat race et le point de cassure final pour moi ça été une séparation en 2010 après 7 ans de vie commune. J’avais 29 ans.

    Ma maison que j’avais acheté avec mon ex en ne faisant pas assez de due diligence à cause de son impatience avait besoin de BCP de travaux. J’étais endetté. J’avais un emploi précaire. J’avais fait le même genre de move que toi pour l’achat de ma maison (argent emprunté, 30 ans d’amortissement, maison trop maganée et je pensais qu’il ne fallait que repeinturer et changer le revêtement de plancher alors que tout était à refaire (mal été conseillé par mon inspecteur, agent d’immeuble etc…)). Je me suis fait voler ma voiture juste après m’être séparé.

    Bref, tout allait bien! En plus d’être rendu seul pour payer une maison qui nécessitait des rénos à la planche, j’étais coincé dans un taux fixe 5 ans à 5,25% alors que les taux s’effondraient à 2%. J’ai développé un trouble anxieux…

    Honnêtement, j’ai failli faire une dépression… en fait j’en ai fait une à l’intérieur. J’ai failli tout vendre à perte et partir faire une belle randonnée en hobo à travers le monde avec un pack sac et mes maigres économies de l’époque… j’aurais peut-être du mais je ne regrette pas mes choix maintenant. J’ai ma petite famille et j’ai réalisé le plus grand rêve de ma vie : être père.

    Mais, je me suis plutôt retroussé les manches. J’ai décidé d’étudier les gens à succès, de leur poser des questions, de lire leur biographie et d’apprendre à faire les bonnes choses. J’avais fait bcp d’erreurs, la première étant de faire comme tout le monde. À moins de vouloir finir comme tout le monde, c’est la pire chose à faire.

    Je n’ai pas commencé à épargner tout de suite. Ma définition du succès reposait encore sur le salaire à l’époque. J’avais des charges élevées… j’étais pris avec une maison difficile à vendre à court terme (pénalité hyp élevée et bcp de travaux à faire ou à finir)… Alors les premiers 2 ans j’ai étudié le moyen d’augmenter mes revenus. Comment passer de meilleures entrevues, comment être choisi avant même que le poste soit affiché etc… J’ai développé ma propre approche et j’ai fini premier dans 8 entrevues sur 8 depuis 2010. Je sais.. ça fait bcp mais le salaire augmente plus vite avec des promotions qu’en restant en poste et certains de ces postes étaient des occasions d’apprentissage pour développer une compétence qui me manquait. J’ai même accepté des baisses de salaire temporaires pour me faire de nouveaux contacts ou encore pour aller chercher une nouvelle compétence afin d’atteindre le poste que je visais depuis le début.

    Puis… j’ai vu l’impôt venir me bouffer tous mes efforts. Mon taux marginal (auquel on additionne les cotisations supplémentaires de toute sorte dont le fonds de pension) faisait que 61% de mes dollars supplémentaires gagnés ne m’appartenaient plus. J’ai alors compris que hausser le salaire ne pouvait pas être l’unique solution. Bon.. je gagne 39 cents par 1$ c’est quand même bcp plus qu’avant mais ça fait suer. Mon revenu brut a doublé mais pas mon revenu net. En plus, j’étais encore pogné dans la rat race et avec un emploi stressant qui prenait trop de temps. J’avais atteint le point d’inefficience où plus ne donne pas plus.

    Je me suis alors intéressé au mouvement early retirement extreme et particulièrement à Jacob Lund Fisker. Ce gars avait tout résolu pour moi. Merci Jacob!

    Cinq ans plus tard, j’ai doublé mon salaire brut, en ajoutant réduction des dépenses et taux d’épargne elevé, j’ai fait la moitié des rénos, remboursé la moitié de l’hyp, j’ai mis 100k en banque, j’ai deux enfants, une conjointe formidable et un avenir plus radieux devant moi.

    Avoir la bonne partenaire de vie aide énormément à atteindre ou à ne pas atteindre la liberté financière jeune aussi. J’avais écris un article sur le sujet.

    Moi ce que je remarque de gars comme toi, JeuneRetraite, Jacob Lund Fisker, MrMoneyMustache c’est une grande stabilité conjuguale depuis le tout jeune âge adulte et pas d’enfant (ou 1 pour mrmoneymustache qui dit qu’un enfant c’est optimal… deux il a fait le calcul et ça ne vaut pas la peine).

    À deux, si on est bien enlignés, on peut réaliser de grandes choses. Moi mes copines m’ont coûté cher… on n’était mal enligné financièrement. Je les ai choisi comme on choisit une « maison trophée ». Elles aimaient les trucs qui ont de la classe… style boire 2-3 martinis à 15$ chaque dans un bar/tapas du centre ville en plus de son copieux repas à 50$ composé d’une carotte coupée en 4 avec un coulis de 2ml de vinaigrette savamment préparée.

    Contrairement à toi, j’ai acheté ma maison tard aussi… en 2008 après que tout ait doublé. J’ai payé 200k pour une maison que j’aurais pu acheter pour 70k 4 ans plus tôt et qu’au final je n’aurais pas du acheter du tout…

    Bref, j’ai fait des tas d’erreurs… Mais depuis mes 32 ans, j’ai fait des tas de bons coups! J’ai frappé plusieurs coups de circuit et je peux maintenant me projeter dans le futur et me voir gagner la course.

    Bizarrement j’ai passé une bonne partie de ma carrière dans le domaine financier… je peux te dire que c’est pas dans une banque que t’apprends à gérer de l’argent sauf si tu sais lire entre les lignes. Ce que tu apprends par contre, c’est à vendre n’importe quoi à n’importe qui… Je n’avais pas de talent naturel particulier en vente, mais disons que j’aurai au moins appris à me vendre moi!

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    1. Lire ton histoire rappelle comment la vie n’est pas un long fleuve tranquille même pour ceux qui planifient et optimisent : on a beau tout calculer, il faut se garder un peu de manœuvre pour naviguer à travers les futures eaux troubles.

      En fait, après notre vente de condo à la suite de problèmes de voisinage nous sommes allés vivre en appartement et on a raté quelques unes des plus grosses années du boom immobilier. Et l’achat de notre maison actuelle a en quelque sorte fait dérailler mon plan initial, car elle a coûté plus du double que la vente du condo. Ce n’est pas la seule raison, j’avais aussi démarré une entreprise.

      Comme toi, donc, des erreurs, de la chance, de la malchance, des impondérables… mais un objectif précis depuis longtemps!

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  2. Merci Mr. Jack et Blogueur masqué d’avoir partagé vos expériences de vie! Ça me donne l’impression de vous connaître un peu plus.

    On se rejoint sur ce point BM, la conjointe est déterminante dans l’atteinte de l’indépendance financière. Pour ma part, le point tournant est la rencontre de ma conjointe, il y a près de 20 ans. Avant même que je prenne conscience du mouvement « early retirement », j’ai appris à épargner de façon intensive. Au départ, c’était dans l’optique de « casher » une grande maison. Par la suite, les voyages ainsi que la maladie dans la famille on fait en sorte que la « maison trophée » devenait très futile. Vous connaissez la suite…

    Ma conjointe m’a éduquer bien plus sur les finances personnelles que tous les conseillers financiers réunis.

    Bonne suite!

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  3. Article intéressant. Je les lis tous, même si je ne commente pas.

    J’aime le côté  » human  » de ce billet avec l’histoire et le vécu derrière ce déclic. C’est impressionnant de constater tout le parcours au préalable et celui qui s’ensuit après la prise de conscience. Par ailleurs, mes respects pour ce que vous avez vécu et comment vous avez su rebondir de ces expériences, c’est tout à votre honneur.

    Pour ma part, je ne me souviens pas d’un moment précis où j’ai eu un moment de lucidité ou une soudaine prise de conscience, suite à un moment d’adversité ou une dure épreuve (du moins, pas en lien avec ma liberté financière, même si ma 1ère peine d’amour notamment, n’a pas été facile à surmonter pour l’adolescent désillusionné que j’étais), mais ça s’est davantage précisé à la fin de mes études universitaires ainsi qu’au début de mon entrée dans le monde du travail actif et suite à l’achat de mes maisons au cours de la même année.

    À ce moment-là, j’ai commencé à me questionner davantage sur la façon dont j’allais mener la barque dans les années à venir. Comment s’annonçait mon futur, que risquait-il de se passer dans 5-10-15 ans, quel niveau de liberté je désirais atteindre et comment j’aimerais que ma vie soit (définir mon idéal) dans chaque sphère, etc. Au même moment, lors d’une discussion sur la richesse et le capitalisme avec une personne de mon entourage que j’apprécie beaucoup, mon mentor professionnel en quelque sorte, les dividendes furent évoqués et cela a semé une graine qui a germée dans mon esprit.

    J’ai passé pratiquement un hiver complet, à temps perdu, à lire et faire des recherches sur le sujet pour en venir à découvrir plusieurs blogues francophones fort intéressants traitant du sujet et de l’indépendance financière à un jeune âge. C’est là aussi que j’ai pleinement pris conscience de la grande arnaque des fonds communs de placement, de comment leurs frais de gestion grugeait terriblement mon capital et que j’avais tout intérêt (c’est le cas de le dire) à prendre en main, moi-même, mes finances personnelles, afin de gagner quelques années de labeur. Et c’est parce que des discussions intéressantes s’en sont suivies (merci Alain de ton temps) que j’ai été en mesure de définir un plan plus concret et d’axer un gros pan de ma stratégie de liberté financière sur cette méthode du  » dividend growth investing  », méthode correspondant aussi avec ma personnalité et ma tolérance au risque.

    Bref, tout ça pour dire que je débute et que j’en suis en début de parcours (mi 2014 maisons et fin 2015 investissements boursiers perso), mais je vois déjà que ça va dans le bon sens et en s’accélérant. Bref, les efforts portent leurs fruits et c’est un peu comme le gym, plus tu en fais avec assiduité, plus ton corps se transforme. C’est n’est pas toujours facile et plaisant, mais sur le long terme, tu en vois les résultats et les bénéfices. Puis, ça te motive et t’amène graduellement, par la bande, à vouloir aussi améliorer ton alimentation. Bon, ça fait un peu drôle venant d’un gars comme moi qui est un peu  » overweight  », mais pour avoir déjà passé un hiver à m’entraîner régulièrement et sérieusement, j’ai été à même d’en constater les résultats. C’est d’ailleurs l’un de mes objectifs, lorsque j’aurais atteint l’indépendance financière, de m’organiser pour avoir un mode de vie qui me permet, à l’année longue, d’avoir une routine favorisant l’exercice physique quotidien et durable.

    Ceci étant dit, le blogueur masqué fait une corrélation avec certains adeptes ou piliers du  »early retirement extreme  » et le fait qu’ils n’aillent pas ou peu d’enfant(s), mais ils ont aussi plusieurs traits en commun à mon avis. Ceci étant dit, pour les enfants, je crois que le Québec a une politique de soutien familiale très généreuse, ce qui pourrait être un avantage indéniable par rapport à d’autres provinces ou d’autres pays, si on vise la retraite à un jeune âge, même avec des enfants (my two cents, je vais peut-être me faire lapider par des parents).

    Pour en revenir à ces similitudes, à ces traits communs, je crois que ça demande, au minimum, une intelligence normale afin de comprendre des concepts de base de la finance et faire le lien entre elles, d’être débrouillard donc de pouvoir faire quelques trucs par soi-même pour ne pas toujours avoir à payer des ouvriers à gros prix, d’être travaillant et être prêt à faire des heures au travail pour se démarquer pour aller de l’avant sans avoir peur d’en faire plus que le minimum exigé, être organisé, rationnel et avoir un bon sens de logique/déduction afin de pouvoir garder les pieds sur terre et être en mesure de solutionner un tas de petits problèmes du quotidien de façon efficiente (comme dit mon oncle:  » le calcul vaut le travail  »), avoir une vision long terme et une capacité de se projeter dans le futur (espace/temps), tout en ayant la discipline et l’ambition nécessaire pour arriver à ses fins. Il faut éviter de céder aux tentations, aux futilités et aux  » tant qu’à  » de la société de consommation, donc de pouvoir être heureux avec peu de matériel. Par ailleurs, il faut être capable de gérer les risques et accepter d’investir son argent pour qu’elle fructifie (bourse, immobilier, entreprise, etc) plutôt que d’avoir une totale aversion du risque et de laisser tout son argent s’amasser dans son compte caisse avec un pouvoir d’achat diminué et grugé par l’inflation.

    Bref, sans être un chemin de croix à Compostelle, ce n’est pas non plus facile et évident tous les jours, car c’est bien plus facile de dépenser immédiatement son argent (ou encore pire, de dépenser celle qu’on a pas!) que de l’investir intelligemment en comprenant pleinement à quel point cela nous sera bénéfique dans le futur, sans pour autant savoir entièrement de quoi celui-ci sera fait.

    Voilà mon grain de sel à la discussion!

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    1. Merci d’avoir pris la peine de raconter votre histoire. Effectivement ce n’est pas toujours facile de résister aux tentations liées aux dépenses. J’ai comme bien des gens le goût parfois du luxe et du superflu, la frugalité n’est pas 100% naturelle chez moi, mais je convertis toujours mentalement des $ et heures de liberté, ça aide à faire des choix rationnels! Au plaisir de vous relire!

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  4. Bonjour! Je vous ai découvert il y a quelques semaines et je trouve cela très intéressant de vous lire (vous et les autres blogueurs parlant de retraite précoce). Pour ma part, je n’en suis qu’à mes débuts dans mon projet d’indépendance financière. Prendre le tournant de la trentaine m’a apporté un lot de remise en question et de réflexion sur ma vie en général et mon futur.

    Venant d’une famille modeste à faible revenu, je crois que j’ai toujours été un peu insécure face à l’argent et à l’avenir. Toute jeune, je me disais que plus tard j’aurais un emploi stable et à haut revenu pour ne pas avoir la même vie que mes parents et avoir la sécurité (ce que j’ai réussit à faire). Je rêvais de pouvoir m’acheter tout ce que je voulais et faire ce que je voulais, sans limite (hors, j’ai vite appris qu’à moins d’être millionnaire, la réalité et les obligations nous rattrappent assez vite). Certes mes parents m’ont montré à connaître la valeur de l’argent, à vivre avec peu et économiser tôt. J’ai toujours eu de la misère à dépenser. Après l’université, la réalité et la routine du marché du travail m’a  » rentré dedans ». Que je trouvais cela lourd d’aller au travail jour après jour. Même si j’ai un horaire variable (je travaille de jour/soir/fin de semaine), la routine me pèse. Pourtant j’aime mon travail, je suis « travaillante » et déterminée, ce n’est pas de la lâcheté! Je me disais que ce mode de vie n’étais pas fait pour moi. Mais j’ai continué, sans trop savoir comment faire autrement. J’ai voyagé, sortie avec mes amies puis rencontré mon conjoint (qui dépense très peu). J’ai accumulé de l’argent pour acheter une maison ( il y a la maison-de-tes-rêves-que -tu-n’auras-jamais et celle qui te plaît grandement et que tu peux te permette: c’est cella-là qu’on a choisit). Bref même si on est content de l’avoir, on se rend compte qu’on est moins libre et nos obligations nous attache à notre travail. J’ai changé d’employeur pour trouver un 4 jours/semaine. J’adore !! J’ai l’impression de profiter plus de la vie! J’avais peur de m’ennuyer…. mais non, je remplis très bien mes journées! Alors je ne crois pas que je m’ennuierais à la retraite! De grands changements dans ma profession ont amené en moi beaucoup d’anxiété : et si je perdais mon emploi, qu’arriverait-il? Peut-être que je ne pourrai pas occupper cet emploi durant toute ma vie active? C’est ce qui m’amène aujourd’hui à tenter d’être indépendante financièrement. J’ai la chance d’avoir un bon travail et de bonnes habitudes d’épargne. Il reste place à amélioration concernant les dépenses, bien que je dépense beaucoup moins que certaines de mes amies (plus le temps passe, plus je me rend compte combien les gens peuvent mal dépenser!). J’en suis à lire sur les placements/finances, ça me décourage un peu car je trouve cela complexe et je ne sais pas par où commencer! Ça me fait un peu peur aussi. Mais l’intérêt est là! J’ai placé mes Reer dans des fonds communs de placement, or il semble que ce ne soit pas ce qu’il y a de mieux. Je cherche une idée de revenu passif. Je me demande quelle stratégie adopter. Bref …. il me reste du travail à faire!!! Au plaisir d’échanger de nouveau avec vous!

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    1. Bienvenue, « la novice », merci d’avoir laissé un commentaire pour raconter votre situation!

      Si je puis me permettre, concernant les investissements. Nul besoin de s’y connaître, ni de s’y intéresser particulièrement pour avoir un portefeuille solide, mais je comprends qu’il est généralement plus simple de prendre des fonds mutuels. Les banques le savent et en profitent.

      Si vous êtes prête à apprendre les rudiments de la vente et achat d’actions sur un site de courtage (ce sont des opérations très simples, mais qu’il faut quand même les apprendre car on les exécute normalement sans passer par un courtier), vous pourriez très bien vous constituer un portefeuille simple constitué de trois ETFs (je suggère les portefeuilles de « Canadian Couch Potato ») et passif.. tout ce que vous auriez à faire alors est d’acheter une ou deux fois l’an selon votre rythme d’épargne. Si ça vous intéresse, je peux essayer de vous trouver un tutoriel ou j’écrirai un billet sur le sujet.

      Si ça vous semble déjà trop compliqué, au moins visez des fonds mutuels avec des frais de gestion les plus bas possibles, comme ceux de Tangerine par exemple. Notez que les frais de gestion sont moins importants au début. 1% de 10,000$, c’est 100$, c’est pas si mal. Mais 1% de 500,000$, c’est 5 000$ par an. (1%, c’est le minimum de frais de gestion que vous payez dans les fonds mutuels). Si vous êtes déjà en haut de 100,000$, je vous suggère fortement d’investiguer la question rapidement et voir si vous êtes à l’aise avec l’idée de transiger vous-mêmes des ETFs pour remplacer vos fonds (c’est, au bout du compte, équivalent). Plus tard si l’investissement vous intéresse, les actions, mais ce n’est pas nécessaire pour atteindre votre indépendance. Si vous êtes plus proche du 10,000$, rien ne presse, les frais de gestion ne sont pas encore très élevés et les fonds mutuels rendent plus facile d’investir de petits montants sur une base régulière.

      Bon succès 🙂

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      1. Merci beaucoup pour votre réponse ! Oui en effet il serait intéressant d’écrire un billet à ce sujet! Jusqu’à maintenant, je n’ai pas trouvé d’article du genre « placements et investissements à faire soi-même pour les nuls  » 😉 . Oui les fonds communs sont simples. Il y a quelques années de cela, ça me convenait, mais maintenant que j’ai un montant plus important d’accumulé, je ne suis plus sûre ( % frais de gestion de 1,5 à 2,9%!). C’est mieux que rien et ça a ses avantages j’imagine. Reste à partir à la recherche des taux les plus avantageux ou plonger dans le courtage !

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