50 jours: Darwin et l’évolution du monde du travail

 

L’horaire de 8 à 5 et ses deux ou trois semaines de vacances annuelles est une invention pour accommoder non pas l’être humain, mais l’industrie naissante de la révolution industrielle.

Depuis, toute la société s’est ajustée pour optimiser le travail en fonction de l’industrie. En contre-partie, les mouvements syndicaux se sont battus pour que l’on pense aux travailleurs. Je ne suis pas un grand fan des mouvements syndicaux contemporains, car ils ne se battent plus désormais que pour augmenter les salaires.

Donc, qu’est-ce qui est le mieux pour l’industrie? Des shift de 8 heures consécutives, 50 semaines consécutives (avec un break de deux semaines pendant les vacances de la construction), dans une job que tu vas faire toute ta vie, après avoir étudié pendant vingt ans pour être un spécialiste dans une profession dont l’industrie a besoin.

Mais qu’est-ce qui serait le mieux pour les êtres humains? Étrangement, on ne semble pas réellement le savoir ni se poser la question.

Parce que ce style de vie, il ne semble pas apporter le bonheur à tous.

Personnellement, je trouve ce mode de vie difficile. J’en souffre parfois: stress, maux de tête, tension, fatigue, sentiment de vide après une journée passée bêtement devant un ordinateur… Je ne suis pas le seul.

Pourtant, je suis performant. Et c’est la raison pourquoi cette « invention » qu’est la société capitaliste fonctionne: tant qu’on performe, le système continue sur cette voie.

Un peu comme l’évolution darwinienne: l’évolution, la vie, n’en a rien à foutre que vous souffriez. Elle veut que vous surviviez, juste assez longtemps pour vous reproduire, et elle vous abandonne ensuite après que vous ayez accompli votre rôle.

Le parallèle s’applique au monde du travail: il s’en fiche que vous soyez malheureux ou même malades. Tant que vous serez productifs, assez longtemps pour faire rouler l’économie, pour reproduire le cycle économique: les choses vont continuent d’évoluer dans la même direction, inéluctablement.

5 réflexions sur « 50 jours: Darwin et l’évolution du monde du travail »

  1. MrJack,
    Bon article!
    Les gens (syndicats et autres) s’obstinent sur la forme (salaires, conditions de travail, avantages sociaux bla bla bla). Mais personne ne semble réellement remettre en cause le fond : POURQUOI TRAVAILLER LA MAJEURE PARTIE DE NOTRE VIE ÉVEILLÉE ET DE NOS MEILLEURES ANNÉES DANS DES TÂCHES ESSENTIELLEMENT ROUTINIÈRES ET RÉPÉTITIVES???

    Il y a d’autres façons de vivre. Mais la société nous prend dès notre plus jeune âge (au herceau mainteant presque avec lee CPE) et nous formatte pour ce monde construit qui ne s’auto-questionne plus sur sa pertinence.

    Le seule chose qui importe et qui drive tout c’est l’état de l’économie.

    Sérieusement, on vit dans une réalité qui s’apparente fortement au résultat d’une psychose collective!

    Toi qui aime lire, je te suggère le livre suivant : « Théories et pratiques du collectivisme olligarchique ». Tu peux le trouver gratuitement et en français sur web archive. C’est essentiellement de ce livre, paraît-il, que George Orwell a tiré les grandes lignes de son roman « 1984 » dont le slogan du parti est : la guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force, slogan qui en dit déjà long.

    Et quand je vois que le gouv vote une loi spéciale pour forcer des hommes soi-disant libres (ouvrier de la construction) à terminer leur grêve et rentrer au travail, je me dis qu’on est loin de l’idéal démocratique qu’on nous vend à toute occasion et que ça ressemble bcp plus à la démocratie inventé par les grecs… Quelques réels citoyens/rentiers avec du réel pouvoir et des tonnes d’esclaves à leur pied. Mais, le sort des esclaves a été fortement amélioré ici en occident. On ne oeut pas dire le contraire.

    Lorsqu’un gouvernement se donne le droit de voter une loi spéciale pour décider de te forcer à aller travailler, c’est la preuve que nous sommes les esclaves du système démocratique, pas ses réels citoyens.

    Je trouve quand même spécial que les médias mettent l’emphase à fond sur le projet de loi spéciale pendant plusieurs jours (comme une menace qui plane sur les travailleurs) mais ne parlent pas réellement de la légitimité d’une telle pratique… Encore une fois, on traite ça comme si c’était « normal » et dans l’ordre des choses, preuve que l’économie importe plus que le travailleur.

    J’aime

    1. Ceci dit, j’ai de la misère à avoir de la compassion pour les gens de la construction. Ils ont le pouvoir de tenir la population en otage et de ruiner l’économie de la province, ce qui leur donnerait un pouvoir disproportionné. De plus, le gouvernement ne cesse de subventionner cette industrie avec des Logi-Eco-Réno-Déco Crédits d’impôts. Et en retour, tout ce beau monde fait tout son possible pour fourrer le gouvernement, en évitant les impôts ou en surchargeant. Disons que la tentation du gouv devait être grande de votre la loi 🙂

      Mais ma sympathie pour le milieu syndical serait plus grande s’ils tentaient de faire évoluer la société dans son ensemble, de façon constructive. En somme, je ne crois pas qu’ils fassent partie de la solution présentement. Mais c’est un gros débat potentiel 🙂

      J’aime

      1. MrJack,
        Tu apportes d’excellents points! Très convaincants! Lol J’avoue qu’une partie des revenus de bcp de ces travailleurs sont en-dessous de la table etc…

        Ceci dit, si on sort de la construction, perso le principe de « lois spéciales » vient me chercher… 🙂

        Côté syndical, j’ai vécu les deux côtés de la médaille. Tu as raison, il y a bcp de trucs déplorables avec les syndicats, mais il y a aussi bcp de trucs intéressants tels que clarifier les droits et devoirs de chacun des partis, clarifier les échelles salariales au lieu d’avoir à se frapper à « salaire concurrentiel » (i.e. salaire merdique dans trop de cas), ils négocient des avantages sociaux etc… Mais même avec les syndicats, il y a de l’abus du côté patronal. Je suis présentement gestionnaire… donc j’imagine que je devrais être anti-syndical… mais je peux constater que la bullshit corporative et l’opression (la mesure extrême du travail, le micro-management, tendance à transformer le salaire en bonus basé sur le rendement qu’on tend à manipuler) prennent de l’ampleur à vitesse grand V dans le monde corporatif et je trouve ça déplorable…

        J’aime

        1. Ouais les lois spéciales, c’est un peu comme: vous autres, respectez ces lois-là, mais nous, on va les contourner car elles font pas notre affaire. Évidemment, aucun gouvernement n’aurait le courage de changer à la base la loi: le droit à la grève est universel, à condition que la grève n’ait aucun impact sur le gouvernement.

          Ceci dit (et encore plus en construction), en effet la partie patronale n’est pas mieux et je trouve important le rôle des syndicats comme chien de garde.. y’a rien de moins acquis que les acquis. On finit pas oublier que des choses auxquelles tout le monde a droit aujourd’hui, des gens ont eu à se battre (parfois en payant de leur vie) lors des grandes luttes syndicales pour le gagner. Germinal, c’est pas si loin 🙂

          J’aime

          1. MrJack,
            Le problème avec l’humain est qu’il aime bien serrer la vis… des autres!!! Et la plupart du temps, les gens basent leur opinion et jugement de la situation sur des ‘a priori’. En bref, ils ne savent pas de quoi ils parlent et se font bcp influencer par les médias.

            Par exemple :
            Les fonctionnaires se pognent le cul et gagnent trop cher.

            Okay… tu bases ça sur quoi? T’as jamais été fonctionnaire..
            C’est comme les gens qui disait au CEGEP ou au secondaire que leur école était la meilleure alors qu’ils ne sont allé à aucune autre école…

            J’ai été fonctionnaire bien des années au fédéral et provincial et j’ai aussi travaillé dans le privé dans différentes entreprises. Personnellement, je n’ai pas vu grand monde pouvoir se pogner le cul au gouv. Les règles sont strictes, les moyens d’évaluer le rendement là où j’ai travaillé feraient palir de honte big brother. Les fonctionnaires se font fouetter et même, j’ai vu davantage de gens se pogner le cul dans 2 banques différentes où j’ai travaillé.

            Cela étant dit, dans tous les groupes il y a tjrs une ou deux pommes pourries et le journal aime bien faire une fixation là-dessus et maintenir la mauvaise image du fonctionnaire qui siphonne le système.

            Il circule énormément de bullshit dans les médias de masse qui prennent presque toujours la partie patronale.

            Les gens qui gagnent moins cher aimerait souvent aussi qu’on baisse le salaire de ceux qui gagnent plus cher… (trop cher selon eux) au lieu de faire ce qui est requis pour gagner plus cher.

            Ceux qui n’ont pas de fonds de pension souhaiteraient que ceux qui en ont cessent de chialer qu’on leur vole leur argent avec les réformes parce qu’ils sont « gras dur » au lieu de supporter le fait qu’il y a bel et bien un vol d’argent qui a lieu.

            Et les gens aiment bien chercher à innover dans leur job si on leur demande sans comprendre qu’ils se coupent eux-même… ça ça me fait tjrs rire… on demande aux employés de donner toutes leurs idées pour optimiser le département et après les avoir implantées, on coupe 15% du staff… et là les gens chialent que c’est injuste! Ehhh.. c’était votre idée!

            Si tu voyais la quantité d’employés qui ont défilé dans mon bureau au fil des ans pour faire de la délation par rapport au rendement d’un de leur collègue en me disant quasiment en chuchottant « c’est pas dans mes habitudes de faire ça et ça me gêne MAIS… » et là ils me sortent une broutille contre leur collègue.

            Les gens me font souvent penser au personnage « hobbit » du seigneur des anneaux. 🙂

            Tout ça pour dire que le côté patronat à bcp de pouvoir :
            – le gouv est de son bord avec les lois spéciales
            – l’argent est de son bord
            – en abolissant ou empêchant les syndicats ils arrivent à diviser pour mieux régner en implantant des régimes de rendement axés sur la performance individuelle avec des échelles de salaires qui varient d’un employé à l’autre permettant ainsi de créer de la compétition/jalousie entre les employés plutôt que de la fraternité
            – les médias sont dans la majorité des cas de leur bord
            – les médias sont l’école des cons (oups… de la foule) donc ils ont la foule de leur bord très facilement…
            – les actionnaires sont de leur bord (souvent les employés sont eux-même actionnaires par le RRQ, leurs fonds communs ou de pension…

            Être employé c’est presque être échec et mat en partant!

            Bref… il n’y a pas bcp de monde du bord des employés et les employés eux-mêmes vont souvent pencher du côté patronat soit parce qu’ils pensent que la fidélité leur assurera une job garantie, soit parce qu’ils sont si endettés qu’ils n’ont pas les moyens de faire la grève ou de revendiquer… en plus ça prend 3 références partout pour avoir une autre job après alors ce n’est dans l’intérêt d’aucun employé que de « scrapper » son nom en prenant le bord de la foule.

            Plus jeune je voulais devenir délégué syndical, me battre pour les employés.

            Mais je me suis rapidement rendu compte de tout cela… et en plus j’aurais eu à défendre des cas flagrants d’employés qui profitent du système ce que j’aurais refusé de faire car ces employés vont à l’encontre de ce qu’un syndicat doit viser.

            Alors ils disent quoi au juste?

            If you can’t beat them join them!

            J’ai décidé de devenir gestionnaire et de prendre la voie individualiste.

            Le salariat n’est pas une bonne voie à poursuivre dans ce régime. Le salarié paie trop d’impôt et ne dispose que de très peu de pouvoir et de très peu de liberté.

            Alors parler de syndicats c’est encore déplacer le débat sur la forme plutôt que sur le fond…

            J’aime

Laisser un commentaire